La lune et mon moulin

Je suis dans une maison isolée, en bas d'une route rocailleuse, l'ancien moulin d'un village détruit pendant la seconde guerre mondiale. Mes parents m'ont demandé d'y passer pour m'occuper du terrain cet hiver, j'en profite un peu pour me mettre au vert.
Des amies sont venues me rendre visite, et après quelques bières et biscuits apéritifs on décide de prendre la voiture pour continuer la soirée en haut du col, à quelques kilomètres — une histoire de super lune, ou de lune géante.

Juste avant de partir, je me rends compte que le chat est sorti.

Allez-y, je vous rejoins dès que j'ai réussi à le faire rentrer. T'as qu'à m'envoyer votre point GPS quand vous y serez.

Elles s'en vont et je retourne dans la maison pour récupérer une lampe torche et préparer une gamelle. Dans la cuisine, je tombe nez à nez avec les enfants qu'on retient captifs au sous-sol. Ils ont réussi à sortir lorsque l'une des deux est allée aux toilettes — elle a du oublier de refermer à clef, — ils sont tétanisés.

Allez les enfants, on retourne en bas ?

Ils refusent. Je trouve ça énervant après tout ce qu'on a fait pour eux. Je gifle la petite sœur, le grand essaye de me sauter dessus mais il suffit que je lui hurle d'arrêter avec un regard méchant et il se ravise. Non sans mal, ils retournent dans le couloir et je ferme la porte derrière eux.
Le chat est en train de manger sa gamelle.

Je prends mes clefs de voiture et ma veste et pars en vitesse. J'ai reçu un SMS avec la localisation des sœurs, je rentre ça dans mon navigateur et ça m'indique un point au milieu de l'autoroute. Pas grave, j'y vais.
Alors que je regardais mon téléphone, je cogne un énorme cailloux qui me sort de la route. Je cale, dans une pente pas loin d'un fossé. Je regarde mon téléphone: pas de réseau mais les filles ne sont plus très loin. Je décide de continuer à pieds malgré le froid, elles m'aideront à sortir de là après leur "phénomène astrologique".
Il fait nuit noire, je me les gèle, me dis qu'on devrait toujours avoir une lampe torche et une couverture de survie dans sa voiture. La pente est raide, je n'arrive pas à avancer, chutant au moindre faux-pas; un truc me pique au mollet droit, je tourne la tête mais ne vois rien. Mollet gauche. Je sors mon téléphone et essaye d'éclairer : rien. Je continue de monter et au bout d'un moment je reste à quatre pattes, j'en ai marre de tomber.

Il fait chaud. Je me fais bouffer les mollets et les cuisses, les avant-bras et les épaules, le cou. Ça démange. J'arrive à voir maintenant, des moustiques énormes, gros comme des paires de ciseaux, des lézards de la taille d'une sandale et des scolopendres me rampent dessus. Je ne suis plus une proie, je suis sur leur passage. Mon corps séché s'étale là.
Il faut absolument que je rentre avant le lever du soleil, nourrir les enfants à la cave. Ils vont s'inquiéter.


Je me lève, j'ai soif et envie de pisser. Mes jambes grattent, mes épaules et mon cou me démangent. Dans les toilettes, l'eau est au minimum.

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